La justice ordonne le blocage de sites pornographiques en France : une décision majeure pour la protection des mineurs

La cour d’appel de Paris vient de franchir une étape décisive dans la lutte contre l’accès des mineurs aux contenus pornographiques. Cette décision historique, qui cible spécifiquement les sites extra-européens, marque un tournant dans la régulation d’Internet en France.

Une décision aux implications majeures

La cour d’appel de Paris a ordonné le blocage de plusieurs sites pornographiques majeurs n’appartenant pas à l’Union Européenne. Au cœur de cette décision : l’absence d’un véritable contrôle de l’âge des utilisateurs, le système actuel reposant sur une simple déclaration jugée insuffisante.

Les sites concernés

Quatre plateformes majeures sont visées par cette décision :

  • Tukif
  • Xhamster
  • Mrsexe
  • Iciporno

Ces sites disposent désormais d’un délai de 15 jours pour se mettre en conformité, sous peine de blocage effectif en France.

Une application différenciée selon l’origine des sites

La décision établit une distinction claire entre les sites selon leur localisation :

Sites extra-européens

Un blocage immédiat est ordonné jusqu’à la mise en place d’un système de vérification d’âge fiable.

Sites européens

Pour les plateformes comme Pornhub et Youporn, hébergées dans l’UE, la décision est suspendue dans l’attente d’une réponse de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

Le contexte législatif et réglementaire

Cette décision s’inscrit dans un cadre plus large de protection des mineurs :

  • L’adoption en mai de la loi sur la sécurisation d’Internet (Sren)
  • La publication début octobre par l’Arcom d’un référentiel sur le contrôle de l’âge
  • L’exigence d’un système de « double anonymat » pour protéger la vie privée des utilisateurs
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Des chiffres alarmants

L’ampleur du problème est significative : selon l’Arcom, 2,3 millions de mineurs visitent mensuellement des sites pornographiques en France. Ce chiffre souligne l’urgence d’une action efficace.

Les réactions des parties prenantes

Les associations de protection de l’enfance, à l’origine de la saisine, expriment une satisfaction mitigée. Maître Frédéric Benoist, avocat de « La Voix de l’enfant » et « e-Enfance », regrette que « des sites majeurs échappent à un blocage qui devrait s’imposer. »

Les implications pour l’avenir

Cette décision pourrait avoir plusieurs conséquences :

Pour les sites concernés

  • Nécessité de développer des systèmes de vérification d’âge plus robustes
  • Risque de perte d’audience significative en France
  • Adaptation nécessaire de leurs modèles techniques et économiques

Pour la protection des mineurs

  • Un pas important vers un contrôle plus strict de l’accès aux contenus adultes
  • La création d’un précédent juridique significatif
  • Un signal fort envoyé à l’industrie du contenu pour adultes

Les défis techniques et pratiques

La mise en œuvre de cette décision soulève plusieurs questions :

  • La faisabilité technique du blocage
  • L’efficacité réelle face aux moyens de contournement
  • La protection de la vie privée des utilisateurs adultes
  • La coordination internationale des mesures de régulation

Perspectives d’avenir

Cette décision marque probablement le début d’une nouvelle ère dans la régulation d’Internet en France, particulièrement concernant la protection des mineurs. Elle pourrait inspirer d’autres juridictions et conduire à une évolution globale des pratiques de l’industrie du contenu pour adultes.

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